Conflit dans l’est de la RDC: quelles marges de manoeuvre pour le nouveau médiateur de l’UA, Faure Gnassingbé?
Désigné médiateur de l’Union africaine (UA) pour tenter de résoudre le conflit en cours dans l’est de la RDC, le président togolais Faure Gnassingbé vient de succéder à son homologue angolais João Lourenço qui assurait cette mission jusqu’au mois dernier. Mais alors que les initiatives diplomatiques pour tenter de mettre un terme au conflit se multiplient, de quelles marges de manœuvre dispose-t-il réellement ? Décryptage.
Plusieurs sources diplomatiques l’affirment : si le choix de l’Union africaine (UA) s’est porté sur Faure Gnassingbé pour succéder au président angolais João Lourenço en tant que médiateur dans le conflit qui déchire l’est de la RDC, c’est parce qu’il fallait impérativement une personnalité consensuelle, non directement impliquée dans la crise.
Or, dans cette perspective, le président togolais bénéficiait de deux atouts majeurs : le fait que son pays n’appartienne ni à la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), ni à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), ni à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) d’une part; ses relations équilibrées avec l’ensemble des parties prenantes au conflit de l’autre, celui-ci entretenant des liens cordiaux tant avec le président congolais Félix Tshisekedi qu’avec le président rwandaisPaul Kagame.
Complémentarité
Mais cette passation de témoin actée, reste maintenant à en évaluer la portée alors que le Qatar s’est lancé, lui aussi, dans une médiation entre les délégués de l’AFC/M23 et ceux du gouvernement congolais. Dans ce nouveau contexte en effet, comment les deux initiatives vont-elles s’articuler – et quelles seront donc les marges de manœuvre dont Faure Gnassingbé va disposer ?
À ce propos, plusieurs diplomates consultés écartent l’idée d’une concurrence entre elles pour privilégier plutôt leur complémentarité. Doha étant perçue comme une puissance capable de débloquer les discussions – contrairement à l’UA jugée parfois trop lente et trop bureaucratique -, le Qatar pourrait ainsi poser les bases du processus, tandis que Faure Gnassingbé pourrait en accompagner la suite au non de l’UA avec la collaboration de partenaires internationaux comme l’ONU, la Monusco, l’Union européenne, les États-Unis, mais aussi l’EAC et la SADC.
Source: Rfi.fr/fr