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Au Togo, les centrales syndicales exigent le retour sans condition des 42 employés de SUNU Bank

Les centrales syndicales se mêlent au dossier de licenciement jugé abusif d’une quarantaine d’employés de Sunu bank et annoncent être prêtes « à user toutes les voies de recours légales pour que les droits des travailleurs victimes soient respectés ».

LA DECLARATION LIMINAIRE DES CENTRALES SYNDICALES DU TOGO RELATIVE AU DOSSIER DE LICENCIEMENTS ABUSIFS A SUNU BANK TOGO

Mesdames et Messieurs les représentants des divers médias, les centrales syndicales du Togo notamment :

  • la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT),
  • le Groupe des Syndicats Autonomes (GSA),
  • l’Union Nationale des Syndicats Indépendants du Togo (UNSIT),
  • la Synergie des Travailleurs du Togo (STT),

vous souhaitent la bienvenue   et   saluent votre présence qui exprime,  au-delà des mots et formes  que  vous mettrez à lui  donner  écho, l‘intérêt que vous portez à l’évènement.

Il s’agit de la réalité de la situation qui prévaut à SUNU BANK – Togo où in fine 42 salariés (15 hommes et 27 femmes) parmi lesquels le Secrétaire Général du SYNBANK, Secrétaire Général du GSA et Porte-parole en exercice de toutes les Centrales Syndicales Togo, ont été abusivement licenciés, avec une brutalité hors du commun, mettant en avant des causes inexactes pour justifier les motifs économiques en violation, dans la forme, le fond, et la procédure, toutes les dispositions légales en la matière.

La cause mensongère alléguée ? premièrement, la masse salariale trop importante et au final un plan de restructuration de la Banque. Pourtant, c’était prévisible, prévu et évitable.

En effet :

  • en 2019 déjà le Président du Conseil d’Administration avait été alerté  par les délégués du personnel sur les premiers signaux de la mauvaise gouvernance de la Direction des Engagements qui avait à l’époque commencé par les rééchelonnements des créances comprises sur des durées variant entre 30 à 50 ans, sans aucune suite,
  • le 11 septembre 2023, les représentants du personnel de SUNU Bank Togo se sont retrouvés dans l’obligation d’alerter à nouveau le Président du Conseil d’Administration pour lui exprimer leur inquiétude sur le risque encouru par leurs emplois. Le Président du Conseil d’Administration a qualifié cette démarche d’irresponsable et a rassuré qu’aucun emploi n’est et ne sera menacé,
  • contre toute attente, douze(12) mois plus tard,  le 20 Septembre 2024, le Conseil d’Administration prend la décision de licenciements pour motif économique basée sur la masse salariale exclusivement,
  •  à l’annonce du licenciement pour motif économique en lien avec la masse salariale et les effectifs, les délégués du personnel ont demandé les documents nécessaires pour faire des suggestions et propositions mais l’employeur leur a opposé un refus catégorique,
  • c’est alors que les Syndicats SYNASSUR et SYNBANK ont demandé au Conseil d’Administration l’avis conforme de la Commission Bancaire de l’UMOA du fait que les Banques sont sous le contrôle de la Commission Bancaire de l’UMOA et que le Togo a ratifié le traité portant création de ladite Commission,
  • les syndicats lui ont aussi opposé conformément à l’annexe de la Convention portant création de la Commission Bancaire, seule cette dernière a les prérogatives de prononcer les motifs de la difficulté économique d’une banque et formuler une recommandation d’un plan de redressement,
  • se saisissant de ce contentieux, le Gouvernement avait demandé la suspension du processus et avait fait appel à la Commission Bancaire de l’UMOA,
  • les Conclusions de l’Audit de la Commission Bancaire de l’UMOA prescrivent que la masse salariale n’est pas la source des difficultés de SUNU Bank Togo mais plutôt ce sont des problèmes de gouvernance, des crédits accordés sans respecter la déontologie bancaire.
  • L’Employeur SUNU Bank Togo conformément aux dispositions règlementaires, ne peut plus continuer la procédure initiée le 20 Septembre 2024, la cause alléguée n’étant pas fondée, et mettre fin au contrat des travailleurs dont la liste a été envoyée à la Direction Générale du Travail, en dehors de quelque confirmation par le rapport définitif de la Commission Bancaire de l’UMOA,
  • Dans son rapport motivé du 31 janvier 2025, la Direction Générale SUNU Bank Togo, reconnait que les évaluations des collaborateurs ne sont pas objectives et orientées vers les performances. Les centrales syndicales du Togo estiment raisonnablement que les 42 salariés dont la masse salariale représente moins de 5% de la masse salariale annuelle de SUNU Bank Togo, ont été ciblés pour d’autres raisons qui sont ailleurs.
  • Il s’agit alors d’une décision discrimination motivée par le genre pour les 27 femmes et le mandat syndical qu’exercent les travailleurs protégés, ce qui est une violation des dispositions des articles 39 et 40 du code du travail du Togo.  

Le vrai problème de SUNU BANK Togo relève exclusivement de la mauvaise gestion que les employeurs veulent camoufler et leurs complices extérieurs.

Les centrales Syndicales du Togo à l’unanimité s’indignent de ce licenciement abusif et discriminatoire des travailleurs à SUNU Bank Togo et dénoncent le fait que ce sont les travailleurs qui en définitive paient le prix d’une mauvaise gestion dont ils ne sont pas responsables.

Ainsi, les Centrales Syndicales du Togo exigent le retour sans condition des 42 employés de SUNU Bank Togo et sont prêts à user toutes les voies de recours légales pour que les droits des travailleurs victimes soient respectés. 

Fait à Lomé, le 11 Octobre 2025

les Centrales Syndicales du Togo

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