C๐ ๐ช๐ฎ๐ ๐ฅ๐ ๐แต ๐๐จ๐ง๐ ๐ซ๐ฬ๐ฌ ๐ฉ๐๐ง๐๐๐ซ๐ข๐๐๐ข๐ง ๐๐ฬ๐ฏ๐จ๐ข๐ฅ๐ ๐๐๐ฌ ๐ข๐ง๐ญ๐๐ฅ๐ฅ๐๐๐ญ๐ฎ๐๐ฅ๐ฌ ๐๐๐ฎ๐ฌ๐ฌ๐๐ข๐ซ๐๐ฌ
Mais au-delร , ce congrรจs panafricain est une blessure pestilentielle, ou plutรดt la rรฉactivation dโune blessure historique et mรฉmorielle qui traverse les peuples africains et leur jeunesse.
Avant lโouverture du congrรจs, jโavais prรฉvu de donner ma voix ร travers une communication dรฉjร prรชte. Mais jโai choisi une autre posture : observer, lire, รฉcouter, analyser, mรฉditer et intervenir plus tard. Et ce que je note pour lโinstant est affligeant : ๐๐ ๐๐๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐๐๐๐ฬ ๐๐๐ ๐ ๐๐ ๐ ๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐, ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐ ๐ ๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ โ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐, ๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐, ๐ฬ๐๐๐๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐, ๐๐ ๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐. Rien de surprenant, hรฉlas. Cโest presque une messe noire consacrant un pseudo-intellectualisme, une rรฉgression du panafricanisme, un fourvoiement politico-idรฉologique dont les peuples africains paient encore le prix.
Ce qui se joue avec le pseudo-panafricanisme du rรฉgime de Faure Gnassingbรฉ est plus complexe quโil nโy paraรฎt. Cโest prรฉcisรฉment pour cela que notre posture ne doit รชtre ni rรฉductrice ni simpliste. Mais les rรฉactions citoyennes ยซ ร chaud ยป que nous observons partout sur la toile sont nรฉcessaires et lรฉgitimes : elles dรฉnoncent, ร juste titre, un congrรจs prรฉtendument panafricain qui fait offense ร la souffrance du peuple togolais et, au-delร , ร la dignitรฉ du peuple africain. Il faut mรชme continuer ร multiplier ces dรฉnonciations aprรจs la fin du congrรจs.
Nous devons le marteler encore et encore : le rรฉgime de dictature de Faure E. Gnassingbรฉ ne possรจde aucune des caractรฉristiques minimales โ dรฉmocratiques, institutionnelles ou symboliques โ qui permettraient dโabriter un congrรจs panafricain. Les idรฉaux du panafricanisme sont en totale contradiction structurelle avec les pratiques dโun rรฉgime illรฉgal et illรฉgitime, qui ne garantit ni libertรฉs fondamentales, ni participation citoyenne.
Mais au-delร , ce congrรจs est une blessure pestilentielle, ou plutรดt la rรฉactivation dโune blessure historique et mรฉmorielle qui traverse les peuples africains et leur jeunesse. Il ravive un soupรงon persistant : celui qui entoure la mission des intellectuels africains, soupรงon nourri par les trahisons supposรฉes ou rรฉelles par nombre dโentre eux depuis les luttes dโindรฉpendance.
Malheureusement, lโAfrique souffre encore de certaines de ses รฉlites intellectuelles et universitaires โ รฉlites dont plusieurs mรฉritent, hรฉlas, le nom dโยซ intellectuels faussaires ยป. Jโemprunte ici lโexpression ร Pascal Boniface et ร son ouvrage ๐ฟ๐๐ ๐ผ๐๐ก๐๐๐๐๐๐ก๐ข๐๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐ ๐๐๐๐๐ . Dans le cas prรฉsent, je fais rรฉfรฉrence ร ces intellectuels qui se proclament panafricanistes, mais qui vendent leurs expertises aux dictateurs du continent et leur servent de caution morale.
Leur instrumentalisation mercantile du panafricanisme โ cette idรฉologie quโils prรฉtendent incarner et dรฉfendre โ a รฉtรฉ exposรฉe au grand jour, mise ร nu, prise en flagrant dรฉlit lors du congrรจs de Lomรฉ. Et toute la jeunesse africaine lโa vu. Elle a vu comment certains penseurs, au lieu dโรฉclairer la route de lโรฉmancipation, prรฉfรจrent sโagenouiller devant les pouvoirs les plus rรฉpressifs, troquant la dignitรฉ intellectuelle contre des privilรจges dรฉrisoires.
Ce sont contre ces intellectuels faussaires โ ces chantres autoproclamรฉs du panafricanisme โ que mon encre et mon verbe sโinsurgeront dans les heures et les jours ร venir. Le 9แต Congrรจs panafricain de Lomรฉ aura รฉtรฉ, malgrรฉ lui, un miroir de tord-boyaux tendu aux รฉlites africaines : un rappel sรฉvรจre quโon ne trahit jamais impunรฉment la conscience dโun peuple opprimรฉ, et encore moins celle de sa jeunesse.
ยซ Le Burkina Faso sera le tombeau de lโimpรฉrialisme ยป, dรฉclarait le Prรฉsident Ibrahim Traorรฉ dans la lignรฉe de Thomas Sankara.
Le Togo, lui, sera le tombeau du pseudo-panafricanisme โ que ce soit dit, ici, en hommage ร Sylvanus Olympio.
Je mโarrรชte ici pour lโinstant. Le reste vient.
Dr Kossigan Cyrille Kokou-Kpolou
