Berge lagunaire de Bè : la démolition des constructions qui interroge
Alors que l’affaire est pendante devant le tribunal, la mairie du Golfe 1 est déterminée à poursuivre la démolition de toutes les constructions situées sur la berge lagunaire de Bè. Au grand dam de leurs propriétaires.
Qui aurait pu imaginer qu’un jour toutes les bâtisses du bord de la lagune de Bè seront rasées sans une véritable discussion avec leurs propriétaires ? C’est la question qui agite une partie de Lomé actuellement.
Impertinence
Tout part d’un courrier adressé, en fin d’année, sommant les propriétaires des constructions de quitter les lieux, avec leurs affaires. Un délai de trois mois leur est donné. Et de tout détruire eux-mêmes sinon c’est la mairie qui s’en chargera. Aucune démarche préalable n’a été entreprise à leur égard à titre d’information et de sensibilisation sur le supposé projet.
Il se susurre que certains ont entrepris des tractations pour rencontrer les autorités municipales en vain. Le ministre-maire Joseph Koami Gomado a brillé par son silence.
Vendredi 7 mars, la mairie du Golfe 1 a mis en exécution son plan en démolissant une partie des constructions.
Plainte
De quel projet s’agit-il et qui fait tant courir le ministre-maire et ses inconditionnels ? Peu de personnes connaissent la nature réelle du projet au nom duquel les efforts de toute une vie sont en train d’être réduits en cendre. Même le chef canton Aklassou IV n’aurait aucune idée de ce dont il est question. Selon nos informations, c’est lorsque les propriétaires des constructions ont manifesté bruyamment leur contestation qu’une maquette lui sera présentée. A-t-il finalement compris quelque chose ? Rien n’est sûr.
Togbui Dagban-Ayivon, l’un des propriétaires des bâtisses de la berge lagunaire, longues de 150 mètres, – certaines sources disent que c’est en réalité lui qui est visé (à cause des opinions politique ?)– a saisi la justice. Et le procès est annoncé démarrer le 18 mars prochain. L’objectif, obtenir du temps pour amortir les investissements où être dédommagé d’autant qu’il a été sollicité pour mettre au propre la berge lagunaire il y a une quinzaine d’années.
La maire du Golfe 1 va-t-elle poursuivre la démolition alors que l’affaire est pendante devant le tribunal ? A en croire certaines indiscrétions elle compte tout raser ce mercredi 12 mars, défiant ainsi les lois en la matière. Il existe un contrat entre la mairie et les propriétaires des lieux puisqu’ils lui paient une redevance annuelle. Dans ce cas, il est incompréhension qu’on leur donne seulement trois pour déguerpir. Ce qui est contraire aux textes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
Dans ce contexte, ledit projet pourra-t-il aboutir, avoir une adhésion populaire pour sa réussite? Pour le moment, cette question ne semble rien dire à Joseph Koami Gomado et sa suite, décidés à construire leur joyau (sic) sur les ruines d’autres compatriotes.
Affaire à suivre !