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Adakpamé Kpota-Colas: Togbui Adéla Aklassou veut imposer un second chef traditionnel

C’est un secret de polichinelle de dire que les problèmes de la chefferie traditionnelle et du foncier constituent une bombe à retardement au Togo. C’est le cas, par exemple, à Adakpamé Kpota-Colas. Avec au centre des intrigues, une tête couronnée nommée Aklassou.

Usurpation

Au moment où les pouvoirs publics s’efforcent de préserver la paix, le vivre-ensemble et la cohésion sociale en se basant sur les valeurs humaines et les principes juridiques, certains acteurs da la vie publique, dont des chefs de communauté, des chefs traditionnels se réclamant du parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), sabotent ce qui est cher aux autorités du pays, avec  à sa tête le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé. Même parmi ceux-ci figurent plusieurs chefs allogènes au détriment des autochtones, accusés de saboter la politique de la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Le comble, ceux qui se donnent à ces pratiques sont la plupart du temps des allogènes,  imposés aux autochtones, pour des raisons politiques. Ils se considèrent aujourd’hui comme un véritable « dieu » sur terre, abusant de leur notoriété contre leurs administrés.

Supposé partage

Le cas le plus récent, entre autres, qui fait l’actualité à Lomé, plus précisément dans le quartier d’Adakpamé Kpota-Colas depuis quelques semaines, reste celui du projet de partage en deux de ce quartier. Une initiative de  Togbui Mawuko Adéla Aklassou IV après la reconnaissance officielle et l’intronisation du nouveau chef coutumier dudit quartier, Togbui Neuville Kodjo ADJIKOU-LANKLIVI  1e, il y a plus deux mois.

Un plan machiavélique qui provoque de remous étant donné qu’il viole les dispositions de la chefferie traditionnelle en  République togolaise.

De sources bien indiquées, ce projet de partage est lancé au lendemain de la reconnaissance de l’arrêté de Togbui Neuville Kodjo ADJIKOU-LANKLIVI 1e comme chef autochtone du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas par le ministre de la, Décentralisation, des Collectivités locales et de la chefferie coutumière.

Le Chef canton de Bè, Togbui Louis Mawuko Adela Aklassou IV, aurait, dans son plan, préféré que ce soit l’un des fils du défunt Komlan AGBATI 1e, un allogène précédemment chef coutumier de ce quartier qui soit reconnu officiellement à la tête de ce territoire. De la même source, il aurait assuré la famille AGBATI que ça serait dans leur rang que le nouveau chef serait désigné.  Mais contre toute attente, les autochtones  ont repris leur chefferie. La famille ADJIKOU-LANKLIVI passe à son trône.

Témoignages

Les informations font état de ce que le feu Komlan AGBATI, un allogène n’avait aucun droit de propriété sur le quartier Adakpamé Kpota-Colas mais frauduleusement, il avait été intronisé par le feu Chef canton de Bè, Togbui Atsu Adela Aklassou III, le père de l’actuel Chef canton comme chef de ce quartier. Il a régné  sur ces administrés autochtones durant plus de vingt (20) ans.

« Si nous sommes arrivés à ce stade aujourd’hui pour subir les manœuvres du Chef canton de Bè, Togbui Mawuko Adéla Aklassou encore, c’est parce-que nos parents ont laissé faire. Nous vivons en de très bonne symbiose avec nos frères issus de la famille AGBATI. Dans nos causeries, ils reconnaissent qu’ils ne sont pas les autochtones du  quartier Adakpamé Kpota-Colas. Nous ne comprenons pourquoi après le décès de leur père, feu Komlan AGBATI, au lieu que la chefferie revienne aux autochtones, on leur a fait la promesse que la chefferie leur revienne encore après tant d’années passées du règne de feu Komlan AGBATI », nous a indiqué un cinquantenaire habitant de ce quartier proche de la famille LANKLIVI.

Et de poursuivre : « La famille LANKLIVI, propriétaire terrien et ses alliés ont choisi quelqu’un et le choix a été porté sur lui par les trois familles. Ce débat-là est clos. Togbui ADJIKOU-LANKLIKIVI 1e est désormais le chef coutumier du quartier Adakpamé Kpota-Colas ».

La même source, un cinquantenaire habitant du quartier proche de la famille LANKLIVI, ajoute avec un ton grave : « Togbui Aklassou a intérêt à cesser ses manœuvres qui vont provoquer de conflit. Nous savons tous ce qui s’est passé dans les dernières périodes en terme d’argent et en terme de biens matériels fournis à lui avant qu’il n’accepte d’accompagner le nouveau chef Togbui LANKLIVI 1e jusqu’à la remise de son arrêté de reconnaissance par les autorités. S’il décide de partager le quartier Adakpame Kpota-Colas aujourd’hui en deux chefferies traditionnelles, lui seul maîtrise ses manœuvres et il trompe le ministre de l’administration ou le ministre de l’administration aussi est complice. Dans tous les cas, nous ne l’accepterons pas. Les AGBATI aussi attendent que le Chef canton, Togbui Mawuko Adéla Aklassou honore son engagement. Nous savons qu’il est pris entre deux feux. Nous n’accepterons jamais que notre quartier soit scindé en deux, jamais ».

A en croire un septuagénaire habitant également le même quartier, c’est le grand père de la famille AGBATI, un allogène, qui a acquis une parcelle de demi lot dans le temps auprès de la famille LANKLIVI pour s’y installer pour être proche de son champ cultivable. La preuve en est que tout autour de son domicile, il n’y a que des autochtones jusqu’à ce jour. Sans que personne ne sache comment les choses ont évolué pour que le feu Komlan AGBATI se retrouve possédant un titre officiel de reconnaissance comme chef du quartier Adakpamé Kpota-Colas. Une reconnaissance officielle reçue du ministère de l’Administration du territoire lui reconnaissant comme le 1e chef de ce quartier que personne dans les LANKLIVI et ADJIKOU n’a eu le courage d’attaquer au vue de la situation sociopolitique du pays dans le temps.

Complicité

« Nous ne comprenons rien de l’attitude de Togbui-gan aujourd’hui. Il a signé  et donné son accord pour la reconnaissance de Togbui LANKLIVI comme chef coutumier du quartier Adakpamé Kpota-Colas.  Aujourd’hui, il remet cette reconnaissance en cause et ambitionne de scinder le quartier en deux. Depuis quand cela s’est-il passé dans notre communauté ? Son projet funeste ne passera pas. Adakpamé Kpota-Colas ne peut connaître deux chefs traditionnels coutumiers », a martelé un autre vieillard du quartier Bè, visiblement en colère.

« C’est le père de l’actuel chef du canton de Bè, feu Togbui Atsu Adéla Aklassou III, qui avait orchestré tout ça avec l’appui des politiques de notre communauté Bè, alors un peu plus influents au pouvoir. Toute la communauté Bè sait que feu Togbui AGBATI n’a pas de titre foncier à Adakpamé Kpoa-Colas. C’est un allogène qui avait payé un lopin de terre ici. Il avait été imposé aux autochtones comme chef du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas. Après sa mort, ma chefferie doit revenir aux autochtones et je pense que c’est de bonne guerre que les familles autochtones se soient réunies pour dégager un des leurs qui est reconnu officiellement aujourd’hui en la personne de Togbui Neuville Kodjo ADJIKOU-LANKLIVI 1er. Ce conflit de chefferie ne doit plus exister. L’idée de scission en deux notre quartier pour donner une partie à la famille AGBATI d’y régner dessus risquerait de menacer la paix sociale. Togbui Aklassou doit ranger son projet-là », a informé un des proches de la famille AGBATI.

Le gouvernement doit jouer franc jeu cette fois-ci pour dire non à ce chef canton même s’il l’a aidé comme lui-même a eu à le dire qu’il a convaincu sa communauté Bè à voter pour UNIR lors des dernières élections régionales et législatives.

Pour éviter le conflit communautaire que cela pourrait générer étant attendu qu’en son temps la situation sociopolitique n’était pas en faveur de la communauté Bè, les familles ADJIKOU, LANKLIVI et autres alliés, les vrais propriétaires fonciers de la localité, ont adopté la stratégie du « temps gagné ». Histoire de laisser le moment venu pour récupérer leur chefferie après le décès de Togbui Komlan AGBATI 1e.

Au lieu que cette affaire de la chefferie traditionnelle qui divise les  autochtones du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas trouve une solution définitive une fois pour de bon après le décès de Togbui Komlan AGBATI, le Chef du canton Bè manœuvre pour saboter la paix sociale, le vivre-ensemble et la cohésion sociale chers aux autorités du pays.

La communauté Bè dans son ensemble, encore moins celle d’Adakpamé Kpota-Colas, n’a  pas besoin de ce qui se profile à l’horizon sous l’initiative de Togbui Mawuko Adéla Aklassou IV qui mettra le feu dans le quartier d’Adakpamé Kpota-Colas.

Comment peut-on peut ériger deux drapeaux nationaux dans deux maisons dans un intervalle de moins de cinq cent mètres ?

« Ça serait une bassesse d’accepter cette idée de partage du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas », déplore un autre sage.

Des sources concordantes disent que le chef canton de Bè serait mouillé dans plusieurs dossiers dont on parle peu dans la presse. On s’interroge sur le pourquoi Togbui ADJALLE, chef canton d’Amoutivé, chef supérieur de la ville de Lomé ne soit pas cité dans les faux dossiers et autres usurpations et que c’est le nom de Togbui Mawuko Adéla Aklassou IV qui revient dans plusieurs affaires louches.

Il est vrai qu’au Togo, la plupart des chefs traditionnels, sont proches du pouvoir ou du partir  UNIR. D’ailleurs beaucoup ne s’en cachent pas. Surtout que bon nombre d’entre eux sont des allogènes qui règnent sur les autochtones malgré ces derniers.

La situation qui prévaut à ce jour préoccupe plus d’un. Quand le nouveau chef du quartier Adakpamé Kpota-Colas, Togbui Neuville Kodjo ADJIKOU-LANKLIVI 1e monte le drapeau chez lui, à quelques mètres de là, un autre drapeau est monté aussi au domicile du défunt Komlan AGBATI.

On signale par ailleurs que du côté du nouveau chef coutumier du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas, une démarche administrative est menée pour faire comprendre la situation aux autorités afin qu’elles tranchent sans affrontement.

Le ministre de la Décentralisation, des Collectivités locales et de la chefferie coutumière et le Maire de la Commune du Golfe 1 qui soutiennent la politique de paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale du Chef de l’Etat sont interpellés pour stopper ce projet incongru du chef du canton de Bè en cours. Des contestations dans la communauté d’Adakpamé Kpota-Colas se murmurent.

Le gouvernement à travers l’autorité compétente qu’est la mairie a reconnu la légalité et la légitimé de Togbui Neuville Kodjo ADJIKOU-LANKLIVI 1e avec l’arrêté municipal comme chef autochtone du quartier d’Adakpamé Kpota-Colas. A ce titre, aucune autre contestation n’a le droit de cité. Ceux qui ignorent les nouvelles dispositions dans la reconnaissance et l’intronisation des chefs traditionnels au Togo auprès les élections municipales doivent se référer aux textes en vigueur.

Signalons que plusieurs chefs traditionnels de la communauté Bè voient en mal cette décision de Togbui Mawuko Adéla Aklassou IV de partager le quartier d’Adakpamé Kpota-Colas en deux.

Le quartier Adakpamé Kpota-Colas est situé dans la zone Sud-est de la capitale togolaise, Lomé. Une banlieue  entre l’aéroport international Gnassingbé Eyadema et le Port autonome de Lomé. C’est un quartier reconnu pour ses activités commerciales. Son autre atout, sa proximité avec la zone portuaire.

Elom Dodji

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