L’ATPCD sensibilise sur le bien-être des diabétiques
Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre dernier, l’Association Togolaise de Prévention et Contrôle du Diabète (ATPCD) a respecté la tradition en organisant une causerie-débat pour sensibiliser ses membres, la population sur cette maladie chronique, silencieuse qui fait de dégâts au sein de la masse.
« Diabète et Bien-être ». C’est sur ce thème de cette année retenu mondialement pour lutter contre le diabète que l’Association Togolaise de Prévention et Contrôle du Diabète (ATPCD) a organisé ses activités marquant la célébration de cette journée.
Quatre grandes étapes ont marqué la célébration de la journée de lutte contre le diabète chez l’ATPCD encore cette année : -le message « non au diabète » suivi du lancement de ballons par les membres de l’ATPCD , le dépistage du diabète et le contrôle de la tension artérielle gratuits, la causerie-débat sur le thème de cette année ainsi que le sketch de sensibilisation sur comment prévenir le diabète, les signes de cette maladie, le comportement à tenir pour y vivre avec et surtout ce qu’il faut éviter.

C’était encore l’occasion pour le médecin spécialiste, Docteur Edem TOUDEKA, Diabétologue-Nutritionniste, Secrétaire général de l’ATPCD d’entretenir les participants sur ledit thème qui recommande aux patients du diabète de mettre en œuvre certaines pratiques pour bien vivre avec cette maladie chronique qui touche de plus en plus les populations.
Après la présentation du bureau exécutif de l’ATPCD présidé par Adjé ATIKOSSIE et l’observation d’une minute de silence en mémoire des disparus de l’association, les participants se sont défilés pour aller contrôler leur taux de sucre dans le sang et leur tension artérielle.
Dans une pédagogie exceptionnelle, Dr Edem TOUDEKA a amené progressivement l’assistance à comprendre le sens du thème retenu cette année pour célébrer la journée mondiale du diabète qui n’est autre que : « Diabète et Bien-être »
D’entrée, le médecin Diabétologue-Nutritionniste, Dr Edem TOUDEKA a fait remarquer à l’assistance qu’en 2010 le taux du résultat des enquêtes liées aux patients du diabète au Togo s’élevait à 2,6 %. Plus de dix ans, en 2023, ce taux a augmenté jusqu’à 5 %. Et dans le monde entier, chaque jour le nombre des malades du diabète augmente.
Il a ensuite fait observer qu’il y a deux types de catégorie de maladies. Les maladies causées par les virus et celles qui ne sont pas causées par des virus dont on peut citer les maladies chroniques (le diabète, la tension artérielle, la drépanocytose, etc. ) qui sont causées par le mauvaise fonctionnements des organes dans notre organisme (les médicaments ne les guérissent pas).

Par contre, renseigne le diabétologue, les maladies causées par les virus sont traitées et guéries par les médicaments..
Selon Docteur Edem TOUDEKA, il y a trois règles fondamentales à observer pour éviter la complication du diabète: la pratique du sport 30 minutes par jour, la consommation en abondance des aliments qui ne produisent pas du sucre dans le sang car c’est l’augmentation du taux de sucre dans le sang qui provoque le diabète et enfin le contrôle de la glycémie et la prise régulière des médicaments suivant le conseil du médecin diabétologue traitant.
« En 2010, le taux du nombre de diabétique au Togo s’élevait à 2,6 %. Dix ans après, en 2021 quand on a revérifié les enquêtes, on a trouvé que ce taux est passé à 5 %. Selon l’organisation mondiale de la santé, d’ici 2045 si on ne fait rien, le nombre de personnes vivant avec le diabète en Afrique va augmenter plus. Par partout dans le monde, on s’attend à un nombre, à une évolution de près de 145% d’évolution. Donc, il faut se lever pour lutter contre cette maladie », a alerté le Docteur spécialiste du diabète.
Il a par ailleurs rappelé à l’assistance ce qui cause le diabète que ce soit du type 1 (chez les enfants dès le bas âge lié à la mal formation de certains organes ) et du type 2 qui est plus héréditaire chez les adultes à partir d’un certain en plus du diabète de grossesse qui a une spécificité qu’il qualifie de « bombe » chez la femme enceinte lorsqu’il survient et amène des complications lors de l’accouchement lorsque celle-ci n’est pas bien suivie avant d’affirmer que le diabète touche aussi certains animaux.
« Vu que le diabète qui est une élévation du taux de sucre dans le sang. Il est lié à notre alimentation, à notre activité physique, à notre comportement et à notre génétique. On sait que à notre génétique, on ne peut rien. On ne choisit pas nos parents. Par contre, on peut choisir ce qu’on mange. On peut choisir de faire l’activité physique et réduire le nombre de personnes qui peut vivre avec le diabète et faire en sorte que les personnes vivant avec le diabète ait régulièrement un taux normal », a souligné Dr Edem TOUDEKA dans sa communication avant de relever que le comportement d’un diabétique compte pour éviter les complications de cette maladie qui touchent le cœur, les nerfs, les yeux, le rein, les poumons etc. « La prise des médicaments suivant les consignes des médecins est importante », ajoute-il. « Dans le traitement du diabète, chaque médicament avec son efficacité. Consommons beaucoup de légumes, faisons du sport et en plus des médicaments, on peut bien vivre avec le diabète aussi longtemps plus que quelqu’un qui n’a pas le diabète », a insisté Dr Edem TOUDEKA.
« ATPCD fait beaucoup d’efforts et a beaucoup de partenaires à l’international qui aident, accompagnent les personnes vivant avec le diabète avec les médicaments. Mais le médicament seul ne suffit pas. A l’international, ils nous aident un peu. Pour notre manger, c’est nous même. L’activité physique, c’est nous même. C’est pour cela qu’on organise cette journée pour sensibiliser davantage. Le thème de cette journée c’est : « Diabète et Bien-être ». On sait que toutes les maladies chroniques, le diabète y compris jouent sur le mental. Elles jouent sur la psychologie. On est épuisé mentalement, physiquement et la dépression sur toutes ses formes qui peut arriver. Au même moment, une personne qui a le diabète a le droit de vivre bien. Dans la définition de la santé, on dit : « la santé, c’est un complet. Bien-être, physique, mental, social, spirituel, psychologique et non l’accent de médicament, l’accent de maladie. », a informé l’orateur médecin.
Et de poursuivre : « Même dans le diabète, on doit avoir un bien-être physique, mental, social. Et aujourd’hui, le thème de cette année, c’est diabète et le bien-être dans sa globalité. Quelqu’un qui a le diabète a le droit d’avoir son propre bien-être. Et ce bien-être passe par ce qu’il mange. Il doit pouvoir manger à sa faim. Les trois groupes d’aliments à savoir : constructeurs, protecteurs et d’énergie. Il a le droit d’être accepté socialement. Il a le droit d’être en joie. Il a le droit de vivre ses plaisirs. Il a le droit d’avoir des ambitions, d’avoir des projets. Diabète ne veut pas dire que la vie s’est arrêtée, non. Le diabète est intervenu et nous devons nous réaliser avec ce diabète l », a rappelé Dr Edem TOUDEKA.
« Le thème d‘aujourd’hui est une exhortation, un encouragement. Faire en sorte que ceux qui vivent avec le diabète se donnent la main. Se soutiennent, se donnent les bons conseils et être toujours optimistes. Et trouver des solutions ensemble pour eux-mêmes. Des solutions de groupe. On peut avoir des groupes de parole. Partager car le problème que j’ai, quelqu’un peut avoir sa solution et entre nous, on se donne la main pour vaincre le diabète », a martelé le médecin spécialiste du diabète et de la nutrition.
« Le diabète qui est égal au sucre élevé dans le sang pendant longtemps, on vit avec le diabète. On ne guérit pas du diabète. On insiste là-dessus. On vit avec le diabète. Nous diabétologues ce qui nous tient de plus à cœur, c’est que quand on a le diabète, il y a certaines complications à long terme qui peuvent arriver. Ces complications peuvent toucher les yeux, le cœur, le rein et qui sont très coûteuses. Ça donne de l’handicap. Ça peut rendre aveugle, ça peut conduire à un AVC, ça peut donner une crise cardiaque, des amputations de membres, ça peut donner la faiblesse sexuelle, des grossesses interrompues en route. Quand on se dit guérit du diabète, ceux qui disent guérisseurs du diabète trompent l’opinion. Cette phrase expose les personnes à ces complications que je viens de citer sur le rein, le cœur, les yeux, les membres, le cerveau etc. peuvent survenir 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans après la découverte du diabète. Donc, le traitement aussi a son rôle, c’est de prévenir ces complications-là et le bien-être passe par le respect des consignes pour éviter ces complications. Est-ce qu’on peut dire que quelqu’un qui a fait un AVC du diabète, il est encore dans le bien-être ça ? Non. Quelqu’un qui voyait bien avant et qui devient aveugle à cause du diabète parce qu’il pensait qu’il était guéri du diabète. Il n’est pas encore dans le bien-être. Donc le diabète, on n’en guérit pas. On vit avec et on peut bien vivre mieux avec. On peut être dans le bien-être, mieux que quelqu’un même qui n’a pas le diabète. C’est ce qui est même souhaité », a déclaré le médecin spécialiste du diabète.
« C’est la part qu’occupe la mauvaise information qui est trop grande. La part qu’occupe la bonne information est très petite. Les communicants, les gents du média doivent nous aidez à ce qu’on diminue ou qu’on augmente la part que va occuper la bonne information pour que les gens soient en bonne santé. Parce que la mauvaise information est très grande », a-t-il relevé.
Il a pour finir inviter les hommes des médias à les aider pour que la bonne information passe dans le public pour lutter contre cette pathologie chronique qui tue plus de nos jours. On ne peut que passer par les journalistes pour renverser les tendances, pour que la part de la bonne information soit plus grande pour étouffer la mauvaise information », a conclu Dr Edem TOUDEKA.
Prenant la parole pour sa part, l’Infirmier d’Etat, SANWOGOU Clément, Chef du Centre Médico Social (CMS) d’Adawloto où est basé le siège de l’ATPCD a mis en garde, les patients du diabète qui croient aux vendeurs d’illusion qui disent guérir le diabète dans les communautés.
Il a par ailleurs donné pas mal d’exemples de ces guérisseurs qui ont plus compliqué le cas du diabète à beaucoup de patients de cette maladie plus tard. « La pratique des thérapeutes compliquent les efforts faits part l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la prévention et la lutte contre le diabète. A ce jour l’OMS n reconnait aucune tisane guérissant le diabète », a-t-il indiqué.
« Une tisane ne traite pas le diabète. C’est une maladie chronique », prévient l’Infirmier d’Etat, SANWOGOU Clément avant de revenir sur ce qui se raconte par certains courants qui laissent croire que le diabète est une maladie contagieuse ou de considération religieuse ou traditionnelle, ce qui selon lui est « faux » renvoyant ainsi l’assistance à toute la communication faite par son supérieur spécialiste du diabète, Dr Edem TOUDEKA .
Le Président de l’Association Togolaise de Prévention et Contrôle du Diabète (ATPCD), Adjé ATIKOSSIE, de son côté, a salué la pertinence de la communication du Dr Edem TOUDEKA et le débat qui en est suivi permettant à ses membres et à toute l’assistance de connaître mieux ce qui est cette maladie chronique, le diabète qui fait de dégât depuis quelques années au Togo et dans le monde entier.
Il s’est réjoui qu’en organisant cette rencontre bien que les moyens faisant défaut, elle a permis aux uns et autres de se rendre compte des efforts faits par son association ATPCD avec tous ses membres, son équipe dirigeante à qui il a tenu à témoigner sa gratitude.
A toute l’équipe technique qui aide les patients, il leur a témoigné sa reconnaissance pour le travail abattu depuis qu’elle a pris sur elle d’aider à ce que le diabète soit combattu pour ceux qui leur font confiance.
Il a profité de l’occasion pour solliciter le soutien des bonnes volontés du pays afin qu’ils puissent réussir leur mission.
Signalons que la célébration de cette journée mondiale du 14 novembre dédiée à la lutte contre le diabète a pris fin avec une note de satisfaction de la part aussi des organisateurs de l’ATPCD que des participants qui désormais ont compris que le diabète ne se guérit pas mais on peut vivre avec en respectant son alimentation, la pratique du sport 30 minutes par jour et enfin la prise de médicaments comme le recommande le médecin diabétologue traitant ou de son Assistant.
Justin ANANI