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La noyade provoque la mort de  300 000 chaque année selon l’OMS

Directrice régionale de l’Organisation mondiale pour la santé pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, rappelle  à l’occasion de la Journée mondiale de prévention de la noyade que « La noyade, bien qu’évitable, cause chaque année la mort de près de 300 000 personnes à travers le monde ».

Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l’occasion de la Journée mondiale de prévention de la noyade

25 juillet 2024

La noyade, bien qu’évitable, cause chaque année la mort de près de 300 000 personnes à travers le monde. Plus de 50 % de ces décès surviennent chez des personnes âgées de moins de 30 ans. Ces statistiques n’incluent pas les noyades intentionnelles, telles que les suicides et les homicides, ni les noyades dues à des inondations ou celles résultant d’accidents de transport maritime. Ainsi, la charge réelle des noyades constitue un problème de santé publique que l’on sous-estime.

Ce 25 juillet, nous commémorons la troisième Journée mondiale de prévention de la noyade, officiellement proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en avril 2021. Notre initiative de sensibilisation auprès de la communauté internationale met en lumière l’impact tragique des noyades et présente des solutions efficaces pour sauver des vies.

Le thème retenu pour l’édition de cette année, à savoir « Seconds can save a life » que l’on pourrait traduire en français par Quelques secondes peuvent sauver une vie, met en lumière la nature brutale des noyades, de même que l’importance de gestes préventifs simples, comme le port du gilet de sauvetage, l’installation de barrières pour limiter l’accès sans surveillance des enfants aux plans d’eau et l’abstention de consommer de l’alcool avant de se baigner.

Il convient de souligner que ce sont les pays les plus pauvres qui supportent le plus lourd fardeau de ce problème. En effet, plus de 90 % des décès par noyade surviennent dans les cours d’eau, les lacs, les puits, les réservoirs d’eau domestiques et les piscines dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, affectant particulièrement les enfants et les adolescents des zones rurales de manière disproportionnée.

La Région africaine de l’OMS enregistre le taux de mortalité par noyade le plus élevé, atteignant près du double de la moyenne mondiale. En 2021, la Région a enregistré environ 66 000 décès par noyade, soit près de huit décès évitables chaque heure.

Les noyades surviennent souvent lors des activités courantes, qu’elles soient récréatives ou liées aux tâches quotidiennes à proximité de plans d’eau. Les enfants sont souvent laissés sans surveillance. Les communautés de pêcheurs sont particulièrement exposées aux risques lorsqu’elles pratiquent leur activité principale, qui est essentielle à leur subsistance. L’accès à l’eau, les déplacements sur l’eau et les inondations représentent des facteurs de risque majeurs.

Les catastrophes liées aux inondations, amplifiées par les changements climatiques, affectent chaque année un nombre croissant de personnes à travers le monde, la noyade étant la principale cause de mortalité lors des inondations.

L’Organisation mondiale de la Santé recommande aux pays d’élaborer des plans nationaux de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau, d’intensifier la sensibilisation du public à la noyade par le biais de campagnes de communication stratégiques, de produire des données probantes, et de soutenir les initiatives multisectorielles visant à prévenir les noyades.

Les interventions ciblées recommandées incluent l’enseignement de la natation aux enfants en âge scolaire, la formation des personnes présentes aux techniques de sauvetage et de réanimation, l’amélioration de la résilience face aux inondations, la gestion des risques d’inondation aux niveaux local et national, ainsi que l’instauration et l’application rigoureuse des règles de sécurité pour la navigation de plaisance et les transbordeurs. L’OMS recommande en outre de mettre à disposition des enfants d’âge préscolaire des espaces sécurisés, éloignés des plans d’eau, et dotés de services de garde d’enfants compétents.

Bien que l’application de ces mesures diffère selon les contextes, il est primordial que la communauté mondiale de prévention des noyades demeure cohérente et coordonnée dans ses efforts.

Notre Région est quant à elle engagée dans les efforts déployés au niveau mondial en vue de l’élaboration du premier rapport de situation de l’OMS sur la prévention des noyades, dont la publication est attendue pour la fin de l’année 2024. Ce rapport fournira des données actualisées sur le fardeau mondial des noyades et proposera des recommandations stratégiques pour orienter les actions futures. Par exemple, la République-Unie de Tanzanie est en train d’élaborer sa première stratégie nationale de prévention des noyades. Parallèlement, les organisations de la société civile s’associent aux gouvernements et à l’OMS pour sensibiliser le public et promouvoir des interventions fondées sur des données probantes dans plusieurs autres pays de notre Région.

Chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans la prévention des noyades, aussi bien à l’échelle des gouvernements que des communautés, et même au niveau individuel.

Je voudrais, en ce jour, inviter nos États Membres à adopter des mesures adéquates pour prévenir les noyades, notamment en renforçant leur leadership, en établissant des politiques et des programmes efficaces, et en s’appuyant sur une collaboration intersectorielle, y compris des partenariats entre les secteurs public et privé.

« Quelques secondes peuvent sauver une vie ».

J’exhorte les gouvernements, les organisations de la société civile et les chercheurs de notre Région à s’engager activement dans la promotion et dans l’avancement des mesures de prévention des noyades.

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