Interview exclusive de sa Majesté Xwla Xolugbo METO AHOUSSAN IX : «Garder un lien avec les racines et éviter l’aliénation»
C’est en marge de l’inauguration officielle de la cité des enseignants de village Agbanakin le 12 juillet dernier que le Chef de la localité, sa Majesté Xwla Xolugbo METO AHOUSSAN IX , a fait construire sur fonds propres, la tête couronnée nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il a abordé plusieurs, notamment son parcours professionnel, l’origine de son village, l’éducation, ses perspectives pour la jeunesse d’Agbanakin, sa vision pour le Togo et l’Afrique, mère des continents. L’homme très dense a appelle les Africains dont les Togolais à éviter l’aliénation complète car selon lui, un arbre sans racine n’existe pas. L’Afrique ne pourra se développer que sur des valeurs ancestrales. Lisez plutôt !
Qui est sa Majesté Xwla Xolugbo METO AHOUSSAN IX ?
Je vous remercie beaucoup. Qui suis-je. Je suis un fils du Togo. Un enfant du Togo qui est né dans ce petit village Atchamé à côté d’Agbanakin. On peut dire qu’a Agbanatchamé est un quartier d’Agbanakin. Et dans ce village d’Agbanakin à l’époque, il n’y a avait pas d’eau, il n’y avait pas d’électricité et aujourd’hui, je suis devenu médecin et roi. Et ceci justement justifie l’importance que j’accorde à l’éducation. On peut sortir d’un trou et aller au sommet de la lumière. Donc, c’est la raison pour laquelle, j’ai voulu construire ce que nous appelons aujourd’hui cité des enseignants d’Agbanakin pour permettre n’est-ce pas de mettre les enseignants dans de bonnes conditions et donner un avenir radieux à nos enfants et permettre à nous autres parents de regarder avec confiance vers l’avenir de ces enfants là.
Vous êtes un sage, un médecin. Vous avez sillonné le monde. Qu’est-ce qu’on peut retenir de ce parcours que vous avez fait ?
Il y a plusieurs choses à retenir. Dans mes parcours, j’ai essayé de réhabiliter nos valeurs de civilisation à travers la création d’une organisation internationale qu’on appelle PROMETRA (Promotion des Médecines et Traditions Africaines). Cette organisation que j’ai créée dont le siège est à Dakar au Sénégal bénéficie d’un accord de siège qui nous confère une structure diplomatique. La PROMETRA aujourd’hui a 28 représentations à travers le monde dont 20 en Afrique.
Plusieurs en Europe et aux États-Unis. Cette représentation travaille dans les domaines pluridisciplinaire et multisectorielle de manière pointue en réhabilitant nos valeurs de civilisation. Parce que, je suis très convaincu que ce qui va détruire l’Afrique, ce n’est pas le pillage de nos ressources. Ce n’est pas le terrorisme. C’est l’aliénation. Aujourd’hui, l’intelligentsia africaine. Nous Africains, nous avons vendu notre raison aux Européens, aux Occidentaux et notre foi aux Arabes. Mais, c’est quoi aujourd’hui nos racines ? Il est évident qu’un arbre sans racine n’a pas d’avenir.
C’est pourquoi dans ce sillonnement du monde appelons ça comme ça, j’essaie de promouvoir nos racines, nos valeurs de civilisation pour que l’Afrique soit ressuscitée, qu’elle ne meurt pas dans ce monde en pleine mutation, ce monde à la croisée des chemins. J’ai essayé autant que possible d’écrire plusieurs ouvrages pour faire la promotion de l’Afrique. L’histoire africaine et conscience africaine à travers les âges. J’ai écrit une quinzaine d’ouvrages dans ce sens-là. Et aussi j’ai écrit d’autres livres sur la médecine africaine par exemple : Santé par les plantes. Vous rentrer seulement dans une cuisine, si vous savez très bien utiliser ce qu’il y a dans cette cuisine, croyez-moi, vous n’aurez pas besoin de médecin. Donc, j’ai fait essayer des choses simples qui sont là, qui peuvent apporter au niveau des villages, au niveau des communautés pas très aisés un bien être sanitaire absolument incomparable.
Dans ce cheminement vers l’extérieur aussi, j’ai fait beaucoup de recherches collaboratives beaucoup, beaucoup. J’ai fait des recherches collaboratives avec plusieurs structures internationales, plusieurs universités et plusieurs institutions. Ce sont des recherches extrêmement pointues qui m’ont permis aujourd’hui d’avoir plusieurs brevets d’invention sur des maladies extrêmement délicates. Et bien dans ce cheminement aussi, nous avons essayé d’implanter un peu à travers le monde, ce qui peut permettre de réhabiliter ces valeurs de civilisation. Par exemple en Afrique du Sud où nous avons une représentation nationale. On a organisé ce qu’ils appellent les Sanoussi et qui font un travail remarquable pour faire prendre en santé la communauté villageoise, communauté locale à travers des enseignements mais aussi à travers des pratiques, des services à la population.
Par exemple PROMETRA Ouganda, aujourd’hui, c’est le Président Museveni qui a pris un décret officiel pour demander à PROMETRA Ouganda ma représentation dans ce pays pour enseigner les médecines traditionnelles dans toutes les universités ougandaises. Et le Premier ministre Ougandais à l’époque m’avait donné une forêt de dix (10) hectares que j’ai aménagée et qui permettent aujourd’hui aux étudiants ougandais de faire des thèses sur la biodiversité, les thèses sur les connaissances et les savoirs africains. Et bien au niveau du Bénin par exemple, nous avons essayé de contacter, de réhabiliter tout ceux qu’on appelle les Vodounons.
Aujourd’hui, nous avons mis en place la communauté nationale du culte Vodou du Bénin bientôt 30 ans et chemin faisant nous bénéficions aujourd’hui de la célébration officielle du 10 janvier, qui est chômé, férié, payé et qui permet n’est-ce pas la réhabilitation et la manifestation des cérémonies du culte Vodou. Un véritable festival qui se fait un peu partout au Bénin mais spécifiquement à Gand Popo où nous avons implanté une tribune officielle pour permettre aux populations « Vodouisante » d’aller célébré leur cérémonie.
Disons notre activité est le multiforme et multisectorielle. Et spécifique à chaque pays. Par exemple au Sénégal où nous avons l’accord de siège, j’ai construit un centre qu’on appelle Centre Expérimental de Médecine Traditionnelle, construit sur 60 hectares et ouvert à 450 guérisseurs. Et dans ce centre, j’ai implanté un petit hôpital moderne avec un Docteur en médecine et un laboratoire équipé.
Quand le malade vient dans ce centre, il va d’abord dans l’hôpital conventionnel pour bénéficier d’un diagnostic précis basé sur ce qu’on peut appeler la médecine conventionnelle. Son travail s’arrête là. Il n’a pas le droit de donner un médicament dans ce centre. Une fois par exemple, un malade vient le médecin dit un diagnostic précis: Pneumonie. Son travail s’arrête là. Le même malade va chez le guérisseur. L’unité des soins des guérisseurs. Ce dernier a ses moyens de voyance et ses moyens diagnostique. Il dit que le même malade a un mauvais vent. Nous ne disons pas que mauvais vent est égal : Pneumonie. Ce n’est pas notre préoccupation. Est-ce que vous avez une solution pour le mauvais vent ? Il dit oui. Bien donnez-nous un délai. Pendant que le malade reçoit exclusivement le traitement donné par le guérisseur où il promet de le guérir dans 15 jours et bien, chaque semaine, le malade va dans l’hôpital conventionnel pour que le Docteur en médecine prélève un peu l’évolution de sa pneumonie. Mais à la fin, on évalue. S’il y a aggravation, il y a stagnation, il y a amélioration ou il y a guérison. Et chaque 10 ans depuis que j’ai créé ce centre en 1986, chaque 10 ans, on note 65% de guérison totale, 25 % d’amélioration quantifiable. Ça fait 90 % de bons résultats.
Aucune structure conventionnelle au monde n’a ce résultat. Surtout que nous ne revoyons personne. Tous ceux qui tapent à notre porte, nous les recevons. Même les malades qui sont renvoyés par les hôpitaux et qui viennent là-bas sur brancards avec étiquette, nous n’avons pas de solution. Vous comprenez donc que dans le cadre au moins de la santé, je suis convaincu que l’Afrique a plus à donner au nord qu’à recevoir du Nord, et nous devons être décomplexés parce que nous allons de plus en plus vers le monde du donner et de recevoir et bien si nous n’avons rien à donner nous serons considérés comme des cafards et le monde va nous exterminer. C’est ça là où nous allons. Et ce serait dommage que dans ce monde où c’est le partage d’économie qui intéresse le monde, si l’Afrique très riche en sous-sol ne s’exprime pas, ne se rend pas utile, et bien, hier c’était la conférence de Berlin qui a divisé l’Afrique en de petits Etats sans âme. Demain, ce ne sera plus la conférence de Berlin mais la prochaine conférence se sera l’Afrique sans les Africains. Et bien, ils vont diviser l’Afrique suivant les richesses.
Si vous voulez du cobalt, on va vous donner la Guinée. Qu’est-ce que vous allez faire de la population de la Guinée ? C’est devenu votre titre foncier. Vous zigouillez les Guinéens, ainsi de suite. Ce serait préoccupant et dommage que l’Afrique mère des civilisations, l’Afrique mère de toutes les civilisations puisse comme ça par la paresse ou l’inconscience de ses enfants ne puisse pas réhabiliter ce que leurs ancêtres ont fait. C’est un peu ça , ma bagarre et ma bataille.
Quand on parle du village d’Agbanakin, c’est localité ?
Nous devons remonter à la civilisation Ezame Tado faut jamais dire Adja Tado ! Non, non ! ça s’appelle Ezame Tado. Parce que Adja c’est seulement hier. Ezame Tado existe depuis 350 000 ans. Et pendant plus de 300.000 ans le monde entier était peuplé de noirs. Et la source d’Homo sapiens, c’est Ezamé Tado. Dons si des noirs ont sillonné partout. Et bien, c’est les Ezame Tado qui ont sillonné partout. Et ce qui est certain, parce que tous les grands historiens, tous les grands anthropologues reviennent à la même conclusion. Les noirs qui ont civilisé le monde sont appelés les Azanou ou les Anou. Ils sont tous convaincus pour ça.
Mais ne sachant pas où ils se trouvent Azanou et Anou, ils disent que ces noirs sont des extraterrestres. Mais non. Ce ne sont pas des extraterrestres. C’est la civilisation Ezame Tado qui a civilisé le monde. Nous avons même les preuves que les Pharaons sont des noirs. Cheikh Anta Diop l’a prouvé. Mais ça ne suffit pas. Nous avons fait la preuve aujourd’hui que les Princes d’Agbanakin, les vrais souches des Princes de Tado ont le même génome que la dynastie Ramsès. Or, il y 40000 ans, les Egyptiens n’existaient pas encore. Mais, nous nous existons depuis 350 000 ans. Qui a civilisé l’autre ?
La question est évidente, la réponse aussi. Et bien, cette civilisation d’Ezame Tado a parcouru l’histoire et le monde. Mais la source est restée là à Tado. Et, il y a 20000 ans avant Jésus-Christ, une pandémie est arrivée avec tout son cortège de morts. Et bien cette pandémie a été aggravée par la sécheresse et ces populations d’alors mouraient comme des mouches. Et puis, il y a un homme providentiel qui est arrivé qui s’appelle Togbui AGNI.
Togbui AGNI dit : << Si vous me permettez d’être roi, je vais exorciser ce mal>>. Les notables se sont réunis, le roi a décidé de lui donner cette opportunité. Il a fait ce qu’il faut dans un canari. Il a fait ce que nous savons suivant les voies dont nous disposons pour communiquer avec la transcendance. Il y en a que trois (03). La première voie pour communiquer avec la transcendance, c’est la parole, l’incantation et la puissance du verbe. La deuxième voie, c’est la danse, le rythme, la puissance du mouvement et la troisième voie, c’est le symbole, la puissance de l’image. Donc Togbui AGNI a utilisé tous ses symboles là qui lui ont permis d’exorciser le mal par la parole suivante : <<Edovidoviwo ne data Tado be djua , Ayadudu ne data Tado be djoua>>.
Data, c’est enjambé. Que le mal enjambe, que la misère enjambe, que la sécheresse etc etc. C’est à partir de ce moment là que Ezame a pris le nom de Tado . Ada Tado. Il y a de cela 20000 ans avant J-C que Ezame est devenu Tado. Et aujourd’hui, on parle des d’Ezame Tado. Quelques temps plus tard et quand on dit quelque temps plus tard, c’est vraiment des décennies. Les mêmes choses sont arrivées. Et bien, la couronne a été obligée de déménager et nous avons quitté Tado pour venir à Agomé qu’on appelle aujourd’hui Agomé-Seva. Nous avons quitté quelques temps après des décennies etc. Des siècles et puis même histoire. On a quitté Agomé pour venir à Adamé. Maintenant, le roi METO ADAGBA plusieurs fois menacées par les inondations du Mono a interpellé tous les chasseurs pour dire que dans le cadre de vos chasses, si vous trouvez quelque part suffisamment élevé qui peut nous permettre d’éviter tous ces désagréments d’inondation, rendez-moi compte. Et parmi ces chasseurs, il y a un qu’on appelle Gbetodoyè. Il est venu voir le roi pour lui dire : « J’ai trouvé quelque part assez élevé ».
Le roi lui a donné des émissaires pour contrôler et c’était ici Agbanakin donc Togbui ADAGBA revient alors à Agbanakin pour installer le royaume ici .Mais quand il venait, c’était alors déjà à la fin du 14e siècle, il était déjà âgé. Il a demandé à son fils Houyè d’installer le trône à Agbanakin. Et bien toujours par ces mêmes voies de communication avec la transcendance, Houyé a fait ce qu’il faut pour installer son royaume ici comme terminus du royaume de Tado. Et dans son rituel « gbessanoukéyéwonaégnibé né mi da gadjo le fiyéKadja na daagnanAgba na kan », si nous devons encore déménager de ce lieu là, on va préparer avec la calebasse et on va prendre l’assiette pour le prélever. Donc depuis, c’est devenu Kadja na naAgbanakin et par ricochet Agbanakin. Donc c’est le terminus du royaume de Tado qui est aujourd’hui ici et par les concours de circonstances, les ancêtres ont voulu que j’assume la continuité de ce royaume.
C’est un véritable honneur pour moi. Une véritable responsabilité pour moi et je pense aussi que si je suis mon parcours de quitter l’obscurité pour aller vers la lumière. Je pense que c’est tout à fait légitime que j’encourage les enseignants à donner de bonne éducation à nos enfants, à nos petits-enfants. Mais aussi d’un autre côté, j’encourage la jeunesse, c’est autre action que je suis entrain de faire à réhabiliter la culture Xwla.
C’est très important. Parce que les Xwla ont le devoir d’avoir deux casquettes. D’avoir et de bien maîtriser la connaissance qui est livresque et qui est universitaire. Et fabriquer des professeurs mais doit aussi avoir le savoir qui est la connaissance suprême qui ne s’apprend pas à l’école. Et qui s’acquiert soit suivant les prédispositions, soit suivant les séries d’initiations. Donc, j’espère que le Togo doit fabriquer ce genre d’intelligencia qui va changer le monde. Parce que le Nord ne connait que la connaissance. Mais si le Togo fabrique connaissance et savoir, quand on met les deux ensembles, on change le monde. C’est un peu ça mon souhait et c’est pourquoi, j’essaie autant que je peux d’apporter ma petite contribution à cette grande œuvre.
Pourquoi avez-vous pris l’initiative de faire construit une cité des enseignants d’Agbanakin avec vos propres fonds ?
D’abord quand on m’a donné cette responsabilité, cette couronne. J’ai vu que dans notre village, il y a des inondations qui prennent et qui font perdre aux élèves 3 mois de leur année scolaire. Il ne leur reste que 6 mois. Pendant l’inondation, les maîtres sont partis. Ils n’ont pas où habité. Les élèves aussi n’ont pas de classe puisque c’est inondé. Alors je me dis, il faudrait quand même mettre ces enseignants dans de bonnes conditions pour mieux servir nos petits-enfants. C’est la raison pour laquelle, j’ai construit cette cité à ces enseignants que je mets à leur disposition gratuitement. Il n’y a de loyer à payer. Qu’ils la gèrent mais qu’ils la gèrent sainement. C’est un peu le conseil, mon souhait pour que ce joyau soit un peu, un joyau perrin qui va servir à ces enseignants qui vont certainement se suivre dans ce village d’Agbanakin.
L’éducation étant une des bases fondamentales du développement, nous devons dans ce pays où le Président de la République lui-même a cette vision, dans ce pays quand le budget du Togo en la matière d’éducation est colossal. C’est sans commentaire. Et bien, nous qui sommes responsables de nos communautés, nous devons accompagner la vision du Chef de l’Etat. Nous devons l’accompagner parce que le gouvernement ne peut pas tout faire.
Nous devons l’accompagner aussi parce que c’est qui le gouvernement ? C’est vous, c’est moi, c’est nous tous. Et c’est chacun doit apporter son petit quelque chose même si c’est une petite brique à la construction de l’édifice. Ça permettra le développement en endogène durable et c’est ça notre bataille.
L’éducation vous est chère. Quelles perspectives d’avenir avez-vous pour la jeunesse d’Agbanakin ?
Oui la jeunesse. Les perspectives c’est qu’il faudrait, qu’ils aillent à l’école. Et qu’ils soient les meilleurs, des meilleurs et nous travaillons à ça. Mais, j’ai essayé d’organiser la jeunesse de la communauté Xwla bien-sûr à travers ce que j’ai appelé Association Culturelle et Sportive (ASC). Sportive parce que les enfants aiment le football, le basket-ball tout ce que vous voulez. Le sport, oui. Ils vont faire leur football. Ils vont faire tout ce que vous voulez. Et nous mettrons la coupe du roi METO AHOUSSAN pour les stimuler. Donc sportive. Mais, culturelle oui aussi parce que nous allons mettre à la disposition de cette jeunesse des informations culturelles, cultuelles qui seront sous forme de vidéos, sous forme de documents, sous forme de prospectus etc. pour leur permettre d’acquérir ces informations. Nous avons même au niveau du deuxième étage du Palais Royal d’Agbanakin mis en place une grande salle pouvant contenir plus de 300 élèves. Et toutes ces salles ont été équipées de vidéos.
Vous avez partout où vous êtes assis dans cette salle, vous avez des télévisions devant vous pour vous permettre de recevoir des images vidéos, de faire des commentaires mais aussi de recevoir des formations. Par exemple, un enfant à l’âge déjà de CM2 peut savoir que quand vous avez excusez-moi le terme la diarrhée, quand vous prenez quelques feuilles de Goyave, vous faites bouillir, ça fait arrêter la diarrhée immédiatement.
C’est-à-dire, leur donner un minimum d’informations sur la culture de leurs ancêtres pour leur permettre de garder un lien aussi avec leur racine et éviter l’aliénation complète. Mais aussi pour leur permettre d’acquérir un minimum de connaissance sur les plantes, qui de leur environnement, qui peut apporter bien sûr et régler énormément de problèmes sanitaires dans leur famille. Ça aussi, c’est une de nos préoccupations.
Quel message que vous avez à l’endroit de votre population, des cadres qui vous soutiennent vos actions et aux natifs d’Agbanakin vivant dans la diaspora pour le développement de ce village ?
Mon message n’est pas seulement pour Agbanakin. Mon message, c’est pour le Togo. Et le message d’Agbanakin concerne tous ceux qui sont des ressortissants du Togo qui sont à la diaspora. Agbanakin sert seulement de tremplin pour donner ce message. Il s’adresse d’abord à nos autorités. On ne développe pas, on se développe. Le développement doit être un processus endogène si on le veut durable. Le deuxième message, c’est justement à l’endroit de l’intelligencia togolaise d’Agbanakin bien-sûr, mais du Togo de manière générale pour que nous comprenions que le gouvernement, c’est nous tous. Si Dieu a fait qu’on est né au Togo, ça veut dire que nous devons tout au long de notre vie chercher à apporter notre petite contribution au développement de notre communauté d’abord, de notre pays ensuite le Togo. Le troisième message, s’adresse aux détenteurs de nos valeurs de civilisation. D’abord, les félicités de garder ses valeurs de civilisation malgré notre histoire qui va des explorateurs jusqu’à l’essor économique actuel en passant par l’esclavage, la colonisation et la néocolonisation qu’on vit. Mon message surtout pour eux, c’est de ne pas se laisser distraire.
Se laisser tenter par l’appât du gain et de conserver intactes ces valeurs de civilisation parce que l’avenir du monde dépend d’eux. Ce monde en pleine mutation, vous voyez de manière évidente que nous allons droit dans le mur. Il y a que l’Afrique à travers ces leaders de communauté de base qui détiennent ces valeurs là, qui peuvent donner la bonne orientation à ce monde à la croisée des chemins. Ne prenez pas cette route là ! Prenez celle-là ! Il n’y a que ces détenteurs de ces valeurs de civilisation qui peuvent le faire. C’est la raison pour laquelle, je suis convaincu que si on les écoute, on essaie de les orienter vraiment dans la bonne direction, la bonne direction c’est quoi ?
C’’est réhabiliter la spiritualité universelle. Mettre la spiritualité universelle au cœur de nos vies et permettre à ce monde d’avoir et de pouvoir de comprendre qu’au-delà de cette vision, il y a d’autres réalités plus puissantes. La spiritualité universelle partie intégrante de notre vie. C’est ça un peu le message que j’essaie de donner à chacun de ces éléments là.
Propos recueillis par El-Pidio Folly et Justin ANANI
Longue vie au roi