5e édition des cérémonies de libation Djibôn-Dounonon Sikodè : Promesse de retour à la source
La cinquième édition des cérémonies traditionnelles de libation collective internationale dénommées Djibôn-Dounonon Sikodè organisées par la Présidente, la Fondatrice de l’Association La Foi Africaine, la Vénérée Mère, Anyonmissi Houinssi Adolé Goeh-Akué a tenu toutes ses promesses le 02 juin dernier à Kpéssi Amédji dans la Commune des Lacs 3 (préfecture des Lacs).
Ils étaient des centaines de personnes venues de divers horizons parmi lesquelles des Martiniquais, des Guadeloupéens, des Béninois, des Ghanéens, des Nigérians et des Nigériens, des Maliens des Burkinabès etc des officiels du Togo , le Préfet des Lacs, Norbert Datè Bénissan, le Directeur de cabinet du ministre de la Culture et du Tourisme ,Kpaye Kofffi Batayota , le Chef canton d’Agbodrafo, Togbé Mensah Assiakoley ,le Régent du trône royal du peuple Guin, Mathias Asafo-Atsè Foli-Bébé, Chef traditionnel du village de Zowla, Togbé Hanvi-Kpli , des représentants des trônes royaux de Lolan et de Nléssi à Aného, des Chefs traditionnels venus un peu de partout, les Professeurs d’Université, des prêtres et prêtresses traditionnels, des délégations venus du nord-Togo, des associations membres de l’Association mère La Foi Africaine ainsi que plusieurs invités.

Pour cette cinquième (5e)édition des cérémonies de libation Djibôn-Dounonon Sikodè, l’évènement a connu une particularité par sa grandeur et le déroulé des rites traditionnels marqués aussi par la prestation des groupes folkloriques du sud et du nord-Togo.
Malgré la forte précipitation qui s’est abattue sur la région maritime le dimanche 02 juin dernier dans la matinée, on note une mobilisation sans précédent non seulement dans l’organisation de cette édition de 2024 mais aussi la dimension spirituelle de grandeur nature dans laquelle les rites tradition de libation ont été observés.
Il y a lieu de relever que tout a commencé avec la prière traditionnelle de circonstance sous la houlette de la Vénérée Mère Anyonmissi Houinssi Adolé Goeh-Akué après l’installation des officiels et les participants. Ainsi les étapes successives des cérémonies ont été respectées sous le regard des initiés en la pratique de la tradition africaine au premier desquels la Vénérée Mère Anyonmissi Houinssi Adolé Goeh-Akué, Togbé Edoh Maxime et les siens sous le regard indifférent des sommités et des praticiens du culte vodou devenu aujourd’hui la religion.

Au demeurant des prières rituelles des différentes délégations dont notamment de la Martinique et de la Guadeloupe, les sommités à divers niveaux ont pris la parole pour exprimer leur point de vue sur lesdites cérémonies de libation. C’était le lieu pour le Chef traditionnel, Chef canton d’Agbodrafo, Togbé Mensah Assiakoley d’inviter les Africains à valoriser leur culture, leur tradition. Il a profité de l’occasion pour implorer la bénédiction divine sur la Vénérée Mère qui a pris sur elle d’initier ces cérémonies de libation. « A nos aïeux qui ont ondé le Togo, nous leur disons merci. Nous n’avons pas le droit de les oublier. Nous Africains, nous sommes Togolais, nous avons l’obligation de valoriser la culture de chez nous. La tradition de chez nous. C’est pourquoi nous marquons notre présence ici, une manière pour nous seulement d’être le premier acteur qui encourage à ce que ces rituels traditionnels soient pérennisés et implorer Dieu de donner longue vie à notre sœur qui en a pris l’initiative », a déclaré le Chef canton de la localité où se déroule l’événement.

Après avoir rendu hommage aux aïeux qui ont fondé le continent africain, le Préfet des Lacs, Norbert Datè Bénissan a rappelé les valeurs de l’Afrique, des êtres africains. Il s’est adressé à la foule : « L’association qui a pris cette initiative s’appelle la Foi Africaine. Est-ce que vous avez la foi africaine ? La foi de nos valeurs ancestrales ? Nous appris chez nos parents que si vous avez cette foi, cette croyance sur nos valeurs traditionnelles, tout est facile. Vous pouvez déplacer les montagnes dans la foi .Mais force est de constater qu’à l’ère de l’arrivée des blancs en Afrique, nous avons tout renversé ».Il déploré par ailleurs que l’Africain a renoncé à sa culture et à sa tradition. « Les noms que nous portons indiquent d’où nous sommes, nos traditions et cultures. S’il en est ainsi nous ne devons pas oublier ni négliger nos sources »,a-t-indique. Il a pour finir prodigué de conseils à l’assistance avant d’émettre les vœux que ces cérémonies de libation perdurent dans le temps même si l’initiatrice n’est plus afin que les Africains prennent conscience de leur source.
Pour le Directeur de cabinet du ministre de la Culture et du Tourisme, Kpaye Koffi Batayota, aucune nation ne s’est développée avec les traditions étrangères. « Toutes les nations développées et que nous citons aujourd’hui et qui constituent des références pour nous se sont développées à partir de leurs valeurs traditionnelles, à partir de leur spiritualité », a déclaré le Directeur de cabinet du ministre de la Culture et du Tourisme avant d’ajouter que c’est une grande joie pour eux qui ont la charge de préserver leur culture. Il se réjouit que progressivement ils se retournent vers leurs valeurs, à leur tradition. « Je vous en sûr et c’est ce qui va nous faire développer. Comme vous le savez, parmi les influences extérieures à nos sociétés avec la colonisation, ce qui nous est resté et que nous continuons de pratiquer, c’est la religion. C’est pour cela que nous sommes musulmans, nous sommes chrétiens. Alors qu’on sait qu’on ne peut pas véritablement communier avec nos esprits, avec des religions étrangères, des religions importées »,a martelé le DC, Kpaye Koffi Batayota. « Aujourd’hui nous encourageons la consommation locale. La consommation locale, c’est une consommation spirituelle également. Si nous ne consommons pas spirituellement nos propres valeurs, nous ne pouvons jamais nous développer », a-t-il prévenu. « C’est avec une grande joie que je suis parmi vous ici. Ce que j’ai entendu tout à l’heure dans la prière m’a plus. Parce-que ce nous voulons pour nous, pour nos propres, notre nation ne sont que des vœux positifs. Nous l’avons dit dans nos spiritualités, dans notre langue. Si nous voulons parler avec notre Dieu, c’est dans notre propre langue que ça doit se faire. Donc, c’est une grande joie pour moi par rapport à ce que j’assiste ici ce matin »,a indiqué le représentant du ministre de la Culture et du Tourisme. « Ce que je voudrais aussi nous exhorter à faire, c’est de nous regrouper, de nous organiser pour qu’on reconnaisse véritablement l’importance du culte traditionnel. Je suis gêné quand parfois nous sommes à des cérémonies officielles et qu’on demande de prier, on prie, on convoque les musulmans, on convoque les chrétiens et ça s’arrête là. Et nous nos religions ? Donc nous devons nous organiser pour que lors des cérémonies quand on appelle les musulmans, les chrétiens, qu’on nous appelle aussi nous qui sommes de la tradition », a recommandé vivement Kpaye Koffi Batayota. Il a pour finir témoigner sa reconnaissance à son ministère pour cette exhortation à la spiritualité. « Nous devons faire en sorte que tous les Africains reviennent à leur source .On ne peut pas communier dans d’autres avec des valeurs d’autrui. On doit communier avec nos ancêtres dans notre religion, dans nos pratiques ancestrales. Nous devons tout faire pour soutenir cette initiative, la pérennisée et en cela, je voudrais une fois encore rendre hommage à la Vénérée Mère Anyonmissi Goeh-Akué pour tout ce qu’elle fait pour la renaissance de la spiritualité africaine. Je suis venu prier. Akpé ! », a conclu le Directeur de cabinet du ministre de la Culture et Tourisme.
La délégation venue de la Martinique aussi a témoigné sa gratitude à la Vénérée Mère Anyonmissi Houinssi Adolé Goeh-Akué pour cette initiative qui désormais amène les Africains à retourner à leur source. Après avoir expliqué le sens de comment pratiquer au quotidien sa spiritualité, la cheffe de la délégation renseigne sur le Djibôn international dans l’hexagone tous les premiers dimanches du mois de juin. « En étant Manbo, les missions sont multiples. Réhabilité les cultes ancestraux, permettre à la communauté noire dans sa diversité de se redécouvrir, transmettre la richesse de nos sciences à la nouvelle génération, créer un espace de rencontre, organiser des voyages à la découverte du continent tout d’abord au Cameroun à travers ses espaces immenses naturelles en direction de nos frères et sœurs de la diaspora et aussi pour renforcer leur connaissance et leur spiritualité. Vive le Togo ! », a informé la Présidente de leur association avant de parler de vibration de l’influence cosmique de la planète Jupiter qui s’est invitée dans la maison des Gémeaux pour au moins une année en ce premier dimanche du mois de juin. Elle a par ailleurs invoque les météroux, les lois, les bisimbis, les ancêtres, de lumière pour qu’éternellement qu’ils soient dignes de leurs illustres prédécesseurs partout où le peuple noir s’y trouve.« Il est temps que Kama et sa diaspora s’érigent en un magnifique soleil dont le spectre de lumière agirait en temps que cœur conscience. Il est temps que notre Kama et sa diaspora comme un grand bouclier de protection et de prospérité redeviennent un lion multidimensionnel de repos, de paix au centre de l’immatériel pour une meilleure matérialisation des forces créatrices. Il est donc temps que Kama et sa diaspora Kemit ouvrent pour une belle ascension de l’univers … »,a-t-poursuivi. Elle a pour venir, manifesté sa joie d’être au Togo pour participer à ces cérémonies de libation. Elle a imploré les ancêtres et l’esprit de garder la vie à la Vénérée Mère pour la continuité des cette œuvre.
La Vénérée Mère Anyonmissi Houinssi Adolé Goeh-Akué , l’initiatrice de ces cérémonies de libation collectives internationales a de son côté prié pour que les ancêtres soient en paix dans l’au-delà, pour que la paix règne dans les pays africains dont notamment son paix le Togo. Elle a invoqué les esprits pour le bonheur, la santé , le bien-être dans les familles des Africains partout dans le monde. Pour elle, il grand temps que l’Africain donne de la valeur à sa tradition et sa culture. Il est temps que l’Africain marche tête haute en s’en donnant aux pratiques spirituelles de chez soit. La spiritualité fait grandir. « Retourner à la source, c’est une valeur de développement », a-t-elle insisté.
La situation dans laquelle se trouve les natifs d’Agbadrafo où ce peuple est loin de sortir de la misère l’a préoccupé et elle a annoncé qu’un travail spirituel de grandeur nature et de purification devrait être fait dans les jours avenir afin de permettre à cette communauté LA d’émerger au Togo tout comme les autres peuples de ce pays.
L’étape des rituels des offrandes aux esprits dans le Lac-Togo a été la phase décisive de ces cérémonies après la prière individuelle des participants.
Le pic-nique dans une ambiance de gaieté et d’allégresse générale a marqué la fin de cette cinquième (5e) édition des cérémonies traditionnelles de libation collective internationale dénommées Djibôn-Dounonon Sikodè à Kpéssi Amédji sur une note de satisfaction de tous. Rendez-vous est donc pour la sixième (6e) édition en juin 2025.
Justin ANANI