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Interview exclusive de sa Majesté Ayih Ayayi : « Ce qu’Edjé K’MEDEWUTO a fait, a énormément retardé mon projet pour la population »

Suite à la décision du tribunal d’Aného lui reconnaissant comme propriétaire légitime de son domaine d’habitation sis à Agbodrafo dans la préfecture des Lacs, différend qui l’oppose au sieur K’Medewuto Anani Edjé qui se réclame le droit de propriété sur ce domaine, nous avons cherché pour en savoir plus cette affaire d’occupation illégale de palais de résidence qui date d’une vingtaine d’années déjà. Le propriétaire des lieux, sa Majesté Ayayi Ayi puisque c’est de lui qu’il s’agit au passage dans la sous-région ouest africaine pour une mission a bien voulu relater le déroulé des faits et a profité de l’occasion pour se prononcer sur la situation sociopolitique du moment relative à la modification de la Constitution togolaise. L’homme connait bien l’Israël et les Etats Unis d’Amérique, deux pays, deux régimes de gouvernance politique diamétralement opposés. Lecture !

 Est-ce que votre Majesté peut se présenter à nos lecteurs ?

 Je suis sa Majesté Ayayi Ayih. D’abord, j’aimerais profiter de cette occasion pour saluer les frères et sœurs d’ici et de la diaspora qui m’ont connu depuis des années. Je crois que ça fait pratiquement trente (30) ans qu’on s’est vu. L’histoire a évolué de telle façon que ma position légale en tant que roi choisi dans la famille royale des Guins du peuple Ayigbé du Togo, du Ghana, du Bénin, du Nigéria, du Libéria, de la diaspora jusqu’à la terre d’Israël d’où je réside en passant par Washington et l’Afrique. Tel que vous l’avez dit, mon  nom, c’est notre nom de famille, le nom est reconnu.  Ayayi Ayih et Foli-Bébé qui fut ajouté, selon notre coutume quand on est couronné et en tant que le premier roi Africain couronné aux Etats Unis après la mort de notre grand père, feu Fiotognon Foli-Bébé XIV avait signé un décret qu’il viendra me voir aux Etats Unis et me faire la cérémonie du couronnement. Et une délégation a été conduite à Washington lorsque moi je refusais de rentrer au pays. En suivant toutes mes actions humanitaires dans le temps, jadis feu Général Gnassingbé Eyadema, paix à son âme. Un père, un ami que je salue. Toutes ses actions qu’il avait menées envers moi et aujourd’hui même s’il n’est plus là, son esprit est toujours avec moi.

Après mon intronisation qui a été dirigée par feu Régent Têtêkpoé qui n’est plus là aussi, avec le Chef Agokoli, le président des Chefs traditionnels du Togo et une grande délégation qui étaient venus à Washington. C’était en 1994. Après la cérémonie, je suis rentré pour la première fois deux (02) ans plus tard où il y a eu la conférence des rois et reines d’Afrique au Bénin, une grande délégation était arrivée. C’était lors du deuxième tour de la présidentielle au temps du feu Général Kérékou.

A l’issue de cette conférence, la consultation des oracles a révélé ma modeste personne. J’ai été nommé Président de l’organisation des Rois et Reines d’Afrique. Sur ce, j’ai commencé par faire beaucoup de choses avec ma Fondation que j’avais aux Etats Unis quand j’étais étudiant. Des dons humanitaires ; je n’ai jamais oublié le pays. J’avais fait beaucoup de choses avant de partir. En tant que jeune mais, j’avais un orphelinat. C’est moi qui avais initié le projet de retrait des enfants (Milégoviwo) du grand marché. C’était moi qui avais commencé par les faire sortir. Je les amenais dans les lieux de cultes. Et finalement d’où, j’ai entamé mon premier projet de l’orphelinat à Kagomé. Arrivé à Washington, j’ai continué la même chose.

Nous étions les premiers qui sommes rentrés dans l’armée. Deuxième peloton de Tchitchao. Quelques collègues  vont se rappeler de ce qui s’est passé dans ce camp là. Si vous n’êtes pas fils d’un militaire pour rentrer dans l’armée, vous ne pouvez pas rester là-bas. Donc, je suis sorti puis aller au séminaire et de séminaire, je suis rentré aux Etats-Unis. Comme, j’ai toujours dans le sang de continuer dans le corps, je suis rentré dans l’armée là-bas et j’ai fait ce que je dois faire. Malheureusement encore, quelques situations furent arrivées m’empêchant de continuer. Mais j’ai fait quand même l’échelon. Ma Fondation me tenait vraiment à cœur et j’ai continué à faire des choses. Je venais, j’envoyais des choses. Elle a commencé avec l’Intercesseur pour  l’Afrique Fondation.

Après le couronnement, c’est changé au nom de la famille royale et après, il faut un succursale au Togo. Et c’est là que j’ai commencé avec un récépissé du nom de Royal Croix Verte pour la jeunesse, le développement, la culture, l’éducation dans le but d’aider la jeunesse à être utile pour le pays demain. Et ça allait bien. Je faisais les allers-retours jusqu’à un moment où le Chef de l’Etat d’alors, feu Général Eyadema m’a proposé d’avoir une résidence au Togo. Il m’a dit qu’après tout, vous êtes notre roi. Je lui ai répondu favorablement et c’est là que mon cousin monsieur Adjam qui était au ministère de la jeunesse et sport m’a trouvé un terrain à Agbodrafo. C’est lui qui m’a acheté le terrain. Il m’a fait tous les papiers, tous les documents et c’est lui qui suivait tout pour moi. On avait un bureau à Attikoumé à Lomé. C’est de là que fut venu l’homme,  le monsieur Edjé que j’avais donné le titre Protocole dans le temps, Il est venu me voir au sujet de sa situation. Il n’avait pratiquement pas de domicile.

Je ne savais pas qu’il avait des problèmes avec sa famille. Un polygame qui a essayé de prendre les biens de l’une de ses femmes. Moi, je ne savais pas. Ceux qui travaillaient avec moi sont bien informés de ce problème de ce monsieur mais personne n’a daigné me dire ce qui se passait. Je lui ai donné le titre protocole puisqu’il m’avait dit qu’il a une association aussi qui a besoin d’aide de ma Fondation. C’est comme ça que ce monsieur Edjé est arrivé chez moi. Quand on discutait, il m’a rassuré qu’il est un homme de Dieu. Je comprendrai après que ce n’est pas tout le monde qui se présente comme homme de Dieu qu’il faut croire. Je me suis dit que comme il dit qu’il est un homme de Dieu, je lui ai cru. Les gens travaillaient sur le chantier, il est venu me proposer qu’il connaisse des  gens, des Malgaches qu’il peut faire venir travailler pour la finition des travaux de mon palais de résidence. Il a tout fait pour que je me débarrasse du gardien qui était dans la maison.

Vous nous parlez de quel palais de résidence ?

Je vous parle de mon palais de résidence qu’Edjé Anani a illégalement occupé dont le tribunal d’Aného a rendu la décision récemment. Merci de faire le déplacement pour me trouver ici. Nous sommes dans la sous-région pour une mission et régler définitivement ce problème du palais avant de repartir. L’ancien gardien étant parti, il a pris possession de la maison en me demandant de lui construire un appartement, histoire de surveiller mon palais et la construction. Et qu’il va gérer tout. Je lui envoyais de l’argent. Je revenais au pays de temps en temps surtout que la Fondation a continué sa mission. A un moment donné, il a créé une histoire politiquement que je ne peux pas détailler, comme ça, il a fait peur aux gens. Je ne suis pas au pays. Je recevais des appels venant de ma famille comme quoi, si je rentrais, ça va tourner mal. Des histoires comme la plus part des gens le font pour nuire aux gouvernements africains comme celui du Togo.

Des gens qui disent les choses ; même le gouvernement n’est pas au courant. Il s’est associé avec d’autres corps habillés peut-être, des manigances et cela a créé de peur dans ma famille ; mon papa m’a interdit de ne pas rentrer au pays en me disant comme votre ami, feu Général Eyadema n’est plus, on ne sait jamais. Finalement, je me suis dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai décidé de rentrer au pays. Je suis arrivé, les clés pour rentrer chez moi, il y a un monsieur qui s’est présenté au portail qui m’a empêché de rentrer chez moi. J’étais là avec ma femme, mes enfants et ma maman. Je ne peux plus rentrer dans ma maison. J’étais énervé.  On a appelé ce monsieur qui gérait mes choses au téléphone, monsieur Edjé K’Medewuto , c’est son nom et  il m’a répondu qu’il viendra et il n’est jamais venu.

A notre grande surprise, c’est un homme et une femme qui s’étaient présentés devant moi m’empêchant de rentrer. Comme je m’énervais, tout le quartier s’est déplacé pour voir ce qui n’allait pas. Mon escorte et ma famille n’ont conseillé de repartir qu’on va revoir ça. Ça m’a tellement touché. Ce monsieur ne connait rien sur moi. Ce que je fais pour que la Fondation soit, et voilà, il s’accapare de ma résidence. Il a amené sa fille et ses proches de venir s’installer avançant des arguments qui ne tiennent pas la route. C’est de là, je suis retourné à Washington. Et de là, la bataille a commencé. J’ai voulu passer par la voie légale pour demander qu’est-ce qui ne va pas au juste ? Et j’ai mis des moyens. Je venais au pays et pour ne pas trop aller en détail, finalement la justice a tranché ça fait deux années passées qu’ils devraient sortir de la maison. Les médias en ont fait cas et le monde entier a vu. Beaucoup m’ont interpellé sur ce qui n’allait pas. Les gens me demandaient qu’est-ce qui s’est passé et que votre palais qui avait accueilli 362 rois et reines d’Afrique lors de la conférence de ces personnalités à l’hôtel 2 Février ? Comment et qui est ce monsieur qui s’est accaparé de votre palais et que c’est devenu comme ça ? Je leur ai répondu qu’il y a la loi au Togo et que la justice va trancher définitivement cette affaire. Ce n’est pas la loi américaine qui va intervenir dans ce dossier. Et pour ça, on choisi des avocats et le droit a été dit. Mais chose bizarre, ils sont toujours dans la maison jusqu’à ce que la dernière procédure, on a réussi à les faire sortir de là. Récemment quand je suis arrivé, tout est fait. On a scellé la maison. Le juge a pris une ordonnance pour que tout soit évacué pour que je relance mon palais. Je rappelle que ce monsieur a détruit mes biens dont la valeur est estimée à coup de centaine de millions de francs CFA. Et ça, la justice va s’en occuper. Je suis légaliste. On verra.

 Maintenant qu’une décision de justice vous redonne le droit de propriété de votre palais, quels sont vos sentiments aujourd’hui surtout que la population que vous aidiez par le passé attend beaucoup de vous ?

Surtout les gens d’Agbodrafo, j’ai écouté leurs cris. Parce-que, j’avais même un projet de micro finance. J’avais donné beaucoup aux femmes. Ce monsieur a collecté de sous chez des gens. Il m’informait que les gens n’ont pas payé. J’ai appris que les gens ont remboursé ce monsieur. Il a bouffé de gauche à droite. Il a gâté mes voitures et les objets précieux que j’ai dans la maison. Vous savez, je traitais dans les affaires de l’or légalement avec jadis monsieur Tabchouri. C’est de leur bureau que je payais ces objets, on me les envoyait par l’agence DHL par le biais du Chef de l’Etat dans le temps. Je suis dans ces affaires. Et en tant que bisness man, professeur, écrivain, une philanthropie que je m’intéresse beaucoup pour pouvoir aider la population et surtout la jeunesse. Je fais tout pour que je puisse gagner de l’argent et l’envoyé au pays. Je n’oublie pas. Ce n’est pas le peuple qui m’a rejeté. Je ne l’ai pas oubliée. L’acte qu’a posé ce monsieur a fait reculer beaucoup de choses dans notre organisation.

Maintenant, je crois qu’on va encore relancer les activités choses. On attend seulement  que les choses se mettent  en place et les gens sont prêts à commencer à revenir. La plus part de nos partenaires partent au Libéria, au Ghana où le projet touchant la culture que j’avais  lancé à Klouvidonou (Préfecture des Lacs) sur la porte de non retour, on l’a décodé, ce aux  Américains et Sénateurs qui étaient venus à l’époque. On a fait beaucoup de choses. Ces projets sont restés et d’autres pays les ont pris. Je me suis battu pour ça sinon ce serait ce qui se passe au Bénin maintenant. La plus part de mes gens sont partis au Bénin. Comme l’organisation fait partie donc, en tant que Président, je continue mais la maison devrait avoir quelque chose aussi. La maison, c’est-à-dire le Togo, ma chère patrie. Je crois que si les choses se déroulaient bien selon ce qui se joue avec la justice, tout va redémarrer.

Vous aimez votre pays le Togo, vous suivez également l’actualité du pays. Croyez-vous que dans les jours à venir telles que les choses évoluent, vos projets ont-ils une chance d’évoluer?

La situation nous avait bloqué un peu dans le temps. Je crois que rien n’est éternel. L’espoir est plus fort que la déception. Quand nous gardons  de l’espoir, c’est plus fort et je ne sais pas comment l’expliquer. Je sais que le Togolais a toujours de l’espoir. De la classe politique telle que vous le savez,  je n’ai jamais une carte politique. Je ne suis pas politicien mais je travaille pour la population. Et je crois que quand nous gardons l’espoir, ça va aller. Et en suivant les évènements de tout ce qui se passe en Afrique, de gauche à droite,  l’évolution que nous voyons dans d’autres pays, autrement, ça viendra aussi au Togo. Si nous arrivons tous à revoir les choses pour écouter le cœur et la voix du peuple qui plutôt sont les dirigeants, je crois que les choses vont changer.

Que pensez-vous de cette initiative des députés togolais dont le mandat est fini de changement la Constitution togolaise ?

Je pense que c’est un débat qui est instauré et qui nécessite de préparer le terrain d’abord et d’écouter ce que la majorité des Togolaise pense de ce texte. Ce qui se passe maintenant, ma prière est que les autorités et la population trouvent une solution. Est-ce que les Togolais sont prêts pour ce régime parlementaire ?

Un adage Ewé dit lorsqu’on veut préparer la pâte, il faut évaluer l’eau avant d’y ajouter la farine. On ne verse jamais la farine dans l’eau chaude pour dire qu’on prépare la pâte. Il faut préparer le terrain. Informer les citoyens. Je sais que le changement de Constitution passe par le référendum. Occasion pour le peuple de se prononcer puisque, c’est un contrat social qui lie le peuple et les gouvernants. Le régime ne change pas. On parle de changement mais rien ne change pas. Nous avons vu au Bénin, au Ghana et ce qui se passe dans d’autre pays. Le régime de gouvernance, c’est au peuple de décider. L’exemple du feu Président Mathieu Kérékou est là. Tout le monde veut voir du bonheur et du changement. C’est mon point de vue.

La jeunesse vous tient tellement à cœur. Vous l’avez dit. Quel message avez-vous pour cette jeunesse togolaise déboussolée et désemparée ?

Je dirai que la jeunesse est la colonne vertébrale d’un peuple. Je dirai que la jeunesse doit tenir à cœur le désir, le devenir de l’être. Et ceux que j’ai pu aider dans l’éducation, dans d’autres projets, je les encourage. J’aimerais aussi encourager la jeunesse qui dit qu’il n’y a plus d’espoir, qui court pour recherche d’une vie meilleur et qui meurt dans la mer parce qu’elle veut aller en Europe. Quand j’écoute et je vois ça, et d’autres jeunes qui sont maltraités en Tunisie, en Lybie, je me dis que nous pouvons transformer ce pays. On peut le faire. La jeunesse togolaise n’a même pas besoin d’aller dans un autre pays lointain.

Nous avons tout ici pour se développer. Si un jeune Togolais veut aller à l’étranger, c’est plutôt pour aller faire des vacances, aller découvrir d’autres cieux et revenir. L’Amérique n’est pas construite d’un seul jour. Les gens ne croisent pas les doigts. Nous avons beaucoup de choses à créer ici pour la jeunesse pour qu’elle évolue d’elle-même. C’est là mon message de ne pas perdre l’espoir. Peu de temps, les choses peuvent changer et les gens peuvent s’envoler, à être ce qu’ils veulent être.

Propos recueillis par Justin ANANI

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